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Actualité

Prévenir les agressions sexuelles

15 mars 2024

Prévenir les agressions sexuelles

Du 5 au 7 juin 2024 aura lieu le Congrès international francophone sur l’agression sexuelle (CIFAS) à l’Université de Lausanne.

Me Loïc Parein, avocat à Lausanne, défend des personnes touchées par une procédure pénale ouverte à raison d’agression sexuelle. Sa spécialisation en droit pénal l’a conduit à intégrer le comité d’organisation de ce congrès.

L’actualité des agressions sexuelles se présente, au fil des années, sous une forme d’immuabilité. Les agressions sexuelles ouvrent sur un vécu traumatique pour les victimes et témoignent de vulnérabilités et de souffrances dans l’histoire des auteur·e·s. Dans le même temps, diverses mutations apparaissent, qui renvoient tant aux moyens mobilisés pour la mise en œuvre des agirs sexuels violents (avec la généralisation de l’usage des outils numériques en particulier) qu’à l’évolution des représentations et des pratiques de la sexualité. C’est ainsi sous le signe de cette tension entre continuité et discontinuité que le CIFAS 2024 se propose de placer ses travaux, ses réflexions et ses perspectives. Comme pour chacune des éditions antérieures, le CIFAS 2024 proposera une approche pluridisciplinaire des questions liées à la problématique des agressions sexuelles, du point de vue des victimes et du point de vue des auteur·e·s, et selon trois axes désormais classiques : la prévention, l’évaluation et les réponses apportées au plan pénal et thérapeutique.

C’est sans doute dans la rencontre entre numérique et virtuel que se loge la dimension la plus aigüe attachée aux violences sexuelles aujourd’hui: tout se passe comme si le développement d’agressions sexuelles par le biais de pratiques numériques (grooming, happy slapping, sexting, revenge porn, téléchargements pédopornographiques…) s’inscrivait désormais dans un monde virtuel marqué par une discontinuité à l’égard de la réalité traumatique éprouvée par les victimes. Par ailleurs, la question de la continuité entre les agressions sexuelles numériques et celles impliquant la rencontre entre auteur·e et victime ne cesse d’interroger la dimension du rapport à la réalité. En filigrane, c’est aussi la question cruciale du consentement qui se trouve mobilisée, marquée par l’évolution et la fluctuation de la définition du rapport à l’autre, à la sexualité et aux relations sexuelles, et par la fragilisation des interdits sociaux.

Ces aspects seront abordés à partir des référents théoriques et cliniques des différentes disciplines qui concourent à circonscrire la problématique de l’agression sexuelle ; ils le seront également à partir de différentes formes de contributions, scientifiques, praticiennes, littéraires, créatrices…

À partir de ces mises en perspectives, et au-delà des apports des conférences plénières, chaque actrice et acteur dans le champ de l’agression sexuelle est invité·e à apporter sa contribution à une réflexion toujours nécessaire et stimulante, en fonction de son point de vue disciplinaire, praticien et institutionnel.

A cette occasion, le comité est ravi d’avoir lancé le Concours sur les Technologies Numériques au service de la prévention et de la prise en charge des auteur-e-s et des victimes d’agressions sexuelles.