17 mai 2025
Un phénomène de grande ampleur
Les cyberarnaques font des ravages en Suisse.
Rien que dans les cantons de Vaud et Neuchâtel, on dénombre plus de 60 sociétés qui viennent d’être touchées cumulant des pertes de plus de 12 millions.
Les institutions ou entreprises touchées hésitent souvent à déposer plainte pénale.
Pourtant, il arrive que l’argent puisse être récupéré mais à condition d’agir vite.
Une variété de cas
On évoque par exemple les arnaques «au président» ou «au CEO».
Les escrocs se font passer pour des dirigeants d’entreprise et demandent des virements urgents vers des comptes offshore.
Plus particulièrement, les auteurs, très persuasifs, prennent contact par téléphone, puis par e-mail. Ils se font notamment passer pour un avocat d’une étude connue, puis pour le directeur de l’entreprise auprès d’une réceptionniste ou d’un comptable. Ils expliquent alors que, sous prétexte d’une transaction secrète, une somme d’argent significative doit être transférée dans les plus brefs délais.
Des conséquences graves
Les pertes importantes subies par les institutions ou les entreprises victimes de ces arnaques peuvent conduire à leur mise en faillite lorsqu’elles se décident à payer.
Il y a encore les atteintes réputationnelles lorsque ces arnaques deviennent publiques.
«Pour chacune des petites et moyennes entreprises touchées, ces pertes qui peuvent être de 500 000 jusqu’à plusieurs millions de francs les mettent souvent dans de sévères difficultés. L’impact de ces formes de criminalité est donc véritablement néfaste pour l’économie romande, mais cela fait aussi du mal sur le plan humain», indique Simon Baechler, chef de la police judiciaire de Neuchâtel, dans une interview accordée au Temps.
Les autorités pénales s’organisent
Dans les cantons, on annonce la réplique.
En 2025, le Ministère public du canton de Vaud a précisément fait un communiqué de presse sur le sujet. Il note que, dans le cadre d’une action coordonnée par Europol, des policiers vaudois, neuchâtelois et français se sont rendus en Israël pour mener des opérations. Ces actes d’enquêtes ont été effectués sous la supervision des Ministères publics vaudois et neuchâtelois de même qu’un juge d’instruction français.
Résultat : 7 interpellations, plus de Euros 120’000.- en cryptomonnaies, argent liquide et or saisis.
Déposer plainte pénale
Lorsqu’une telle arnaque est découverte, il est urgent de déposer une plainte pénale.
Comme le rappelle le chef de la police judiciaire neuchâteloise : «Si l’entreprise contacte rapidement la police après avoir été victime d’une escroquerie, nous avons des moyens d’agir et de tenter de bloquer les fonds. La rapidité du dépôt de plainte est déterminante, car si le versement a eu lieu trop longtemps avant l’annonce à la police, le processus de blanchiment mis en place par les auteurs est complexe et ne permet que difficilement des démarches de blocages efficaces.»
Gestion de crise
Vous avez été victime d’une cyberarnaque ?
Contactez Me Loïc Parein, avocat à Lausanne spécialisé en droit pénal.
Me Parein accompagne les entreprises et les institutions (publiques ou privées) dans la gestion juridique de crise suite à des événements tels qu’un décès, un accident, une accusation (harcèlement, maltraitance, etc.), une cyberattaque ou cyberarnaque, etc.
Les dirigeants, qui ne disposent pas d’un juriste à l’interne, ignorent souvent ce qu’il convient de faire immédiatement dans ce genre de situation.
C’est pourquoi, il est indispensable d’identifier rapidement les démarches nécessaires pour éviter d’engager sa propre responsabilité.